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Au bout du fait divers.


La rapidité et la diversité des médias nous permettent aujourd’hui de connaître les faits divers les plus croustillants et les plus divertissants se déroulant sur notre petite planète. Tout le tragique de la situation se révèle lorsque ce sont ces termes qui deviennent prépondérants lorsque l’on parle d’information. La souffrance et le malheur des citoyens du monde deviennent l’un des premiers loisirs télévisuels des Français moyens. A qui la faute ? Les médias ont très probablement leur part de responsabilité dans cet état de fait, mais ils ne sont sûrement pas les seuls à devoir se remettre en question. Les acteurs politiques, de notre pays, mais aussi du monde entier devraient faire l’effort de ne pas appuyer ces méthodes, en se servant des faits divers pour étayer leurs argumentaires ou pour soutenir des courants d’opinions, le plus souvent en déformant ces faits et en développant de façon exponentielle les tenants et aboutissants d’actions pourtant isolées. Enfin, c’est à nous, citoyens et créatures intellectuelles, de nous poser les bonnes questions et de ne pas nous laisser abrutir par les histoires grassement diffusées par les masses médias.

Pourtant, il faudrait être sacrément naïf pour croire que tous ces faits divers ne sont en aucun cas liés à autre chose qu’à leur propre causalité. Chaque action d’un être humain a des conditions et des conséquences multiples et variées. Ainsi, il est légitime de se servir d’un fait isolé pour se poser des questions, sur la moralité, la culture, la justice, la politique, l’économie, la géopolitique … et surtout sur nous même. Je pense que la démarche intellectuelle doit commencer par une analyse la plus honnête possible de sa propre personne morale, de ses convictions. Nous devrions tous avoir la capacité de prendre du recul vis-à-vis de l’actualité pour réfléchir à toutes ses implications sans se laisser entraîner dans le flux de nos propres réactions, trop souvent dictées par la colère ou la joie.

Nous allons donc au fil des jours nous servir de faits divers, peu importants en apparence pour suivre une démarche simple, pour nous interroger sur le sens de l’acte, sur sa profondeur philosophique. Nous allons tacher de nous servir de cette actualité anodine pour mieux comprendre notre monde et pour mieux nous comprendre nous même.