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La grève aussi est un secteur en crise

Après trois importantes journées de grève depuis le début de l’année, les syndicats souhaitaient marquer l’unification des salariés de toute la France. Peu de succès pour cette journée du 26 mai caractérisée par une faible mobilisation.

Dans la majeure partie des grandes villes de France, les manifestations ont été moins suivies que prévu. Il n’y a qu’à Toulouse que l’effectif a été conséquent. Dans Paris, plutôt qu’un mouvement général, les grévistes ont organisé des actions ponctuelles et localisées un petit peu partout. Barrages filtrants devant des grands magasins ou barbecue improvisés en pleine rue.

La régularité des manifestations semble essoufler le mouvement. L’investissement que doivent faire les individus pour participer à une grève est en effet important : perte d’une journée de salaire, fatigue physique et morale, coût que peu impliquer le déplacement jusqu’au lieu de la manifestation et risque de perdre son emploi même si normalement le droit de grève protège les employés.

Pour les salariés, deux réactions se démarquent pour ceux qui ne croient plus en la journée de grève interprofessionnelle. Certains n’y croient plus et commencent à douter de la lisibilité de leurs revendications. Ils s’interrogent sur le but recherché des syndicats qui pourraient rechercher une lutte sur la durée sans avoir forcément intérêt à trouver une solution à cours terme. Pour les d’autres, il est temps de passer à l’étape suivante et d’entamer une phase plus forte de mouvement social grâce à des grèves reconductibles.

Le gouvernement est tenu en échec

Le gouvernement peine à trouver des solutions efficaces aux conséquences des crises économique et financière. Confrontés à la baisse générale de la quasi-totalité des indicateurs économiques et au nombre croissant de déroutes de la part des sociétés, le président et les différents ministres ne réussissent pas à trouver de mesures permettant de protéger les Français dans l’immédiat.

Force est de constater le décalage entre les propositions officielles et les attentes de l’électorat qui se positionnent sur des plans chronologiques totalement différents. L’Elysée poursuit un rétablissement du pays à moyen et long terme, guettant un redressement de la croissance tandis que le travailleur espère pouvoir travailler le mois suivant et nourrir son foyer demain.

Le plan social finalement annoncé par Dunlop-Goodyear détruisant 817 emplois est un coup dur de plus pour la situation de l’emploi dans l’hexagone. Il semble démontrer l’impuissance de l’Etat à sauver l’industrie qui continue de survivre difficilement à la conjoncture actuelle. Certains analystes prévoient une sortie de crise douloureuse pour des sociétés exsangues. L’UNEDIC elle a annoncé une augmentation de 639 000 chômeurs pour l’année 2009 avec 591 000 emplois détruits.

Le gouvernement attend toujours un retour à une croissance positive pour l’horizon 2010, évaluant que la France est actuellement au stade le plus difficile. Les syndicats eux contredisent l’optimiste ministre de l’économie et des finances en annonçant des chiffres du chômage dramatiques dépassant très largement la barre des 10%.

Illustration : Françoise Bessières