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Heuliez en redressement judiciaire

Le tribunal de commerce de Niort a pris la décision de placer l’équipementier automobile Heuliez en redressement judiciaire avec une période d’observation de six mois. Les salariés y voient un espoir. L’activité sera repositionnée sur les voitures électriques, un projet que l’Etat a décidé de soutenir.

Rien n’était gagné pour le millier de salariés de l’équipementier français. Heuliez, durement frappé par la crise du secteur automobile, avait décidé en début d’année de sauver son activité en produisant des véhicules électriques. Sous-traitant pour les grands fabricants de voitures, Renault, Citroën, Peugeot et Opel, cette société est experte en mécanismes électriques. Elle a développé de nombreux concepts de toits ouvrants ou de banquettes pour ses commanditaires.

Heuliez est en difficulté depuis octobre 2007, notamment à cause de la faiblesse commerciale de l’Opel Tigra. Les investisseurs ne se sont pas pressés et l’accord prévu en 2008 avec Argentum Motors n’a pas pu être concrétisé.

En mars, les dirigeants et les employés d’Heuliez proposent une solution pour sauver l’entreprise de la liquidation judiciaire. L’équipementier propose au gouvernement un projet complet de développement d’une gamme de véhicules électriques propres, urbains et compétitifs. Il faut 45 millions d’euros pour remettre l’entreprise sur les rails. Luc Chatel, secrétaire d’Etat à l’industrie se dit prêt à mettre 10 millions sur la table mais refuse d’engager l’Etat français sans partenaires industriels et commerciaux. Il se montre peu optimiste et prône le réalisme : « Trouver un partenaire économique […], c’est difficile à faire en pleine crise ». Suite à sa visite sur le site de Cerisay le 25 mars, il quitte des ouvriers démoralisés par le peu d’engouement de M. Chatel.

Heuliez croit pourtant au potentiel de son nouveau véhicule, la Friendly. Cette petite voiture électrique correspond aux besoins de respect de l’environnement actuels. L’équipementier voit plusieurs marchés potentiels : les collectivités locales, les services de location, le parc automobile public. L’objectif est fixé à 5 000 véhicules pour l’année 2009.

Paris avait envisagé l’achat de 4 000 véhicules pour lancer son service Autolib de location de voitures électriques en libre service. Le projet est cependant en suspend et n’avance plus. Ségolène Royal a promis l’achat de 100 véhicules pour la région Poitou-Charentes et de 600 autres pour différentes villes. Elle serait prête à avancer 5 millions pour aider l’équipementier à se maintenir.

Madame Royal a pris les devants sur cette affaire et parle déjà d’organiser des négociations entre Renault et Heuliez afin de mettre en place un partenariat commercial. L’Etat a demandé à EDF de s’engager à hauteur de 5 millions et de partager son savoir faire en terme de batteries électriques. Heuliez se retrouve être l’enjeu d’un bras de fer entre la gauche et la droite qui redoublent à présent de bonnes attentions. Pour les salariés, c’est l’espoir d’un avenir qui s’offre à eux. Heuliez a jusqu’au 15 octobre pour trouver des partenaires et offrir des solutions sérieuses.


Illustration : Françoise Bessières
Crédit photo : Service Presse Heuliez France