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Enfin un gouvernement pour la Belgique.

Le moment est peut être enfin arrivé pour la Belgique d’avoir son gouvernement. Le 18 décembre, Monsieur Verhofstadt qui était jusque là chargé d’affaires courantes va prendre la tête d’une équipe de ministre dont la tâche la plus ardue sera de mettre en place une réforme des institutions. Les membres de ce gouvernement, s’ils sont en majorité francophones, ont des positions politiques assez radicales. Ils ont jusque mars 2008 pour trouver une solution à la crise qui secoue la Belgique. Après cela, Yves Leterme, qui avait renoncé à fonder une équipe gouvernementale le premier décembre, prendra sa place de premier ministre.

Difficile de se prononcer quand aux débouchés qu’auront les nouveaux dirigeants de ce petit pays. En effet, la radicalisation des nationalistes néerlandophones de ces derniers mois à augmenter la taille du gouffre qui séparait les deux communautés. Le pays est aujourd’hui scindé en deux, à la manière de l’Allemagne d’après guerre et la capitale, Bruxelles, de part son morcellement, voit renaître les difficultés du vieux Berlin ou de Jérusalem. En effet, les Flamands se sont lancés dans une véritable croisade et à leur tête, des radicaux toujours plus nombreux militent par tous les moyens : obligation de parler néerlandais dans les écoles de Flandre, manifestations pendant des assemblées municipales et autres traçage de frontière à la peinture blanche sur les routes du pays.

Face à eux, la défense s’organise. De simples citoyens comme Marie-Claire Houart, fonctionnaire liégeoise, tentent de sauver leur pays. Sa pétition réunissait déjà plus de 140 000 signatures en novembre alors que plusieurs dizaines de milliers de personnes manifestaient. Les grands partis politiques non plus n’ont pas intérêt à voir leur patrie s’effondrer, cela risquerait de remettre beaucoup trop de choses en question. Le poids diplomatique de la Belgique est déjà sérieusement entaché par ce débat qui parait irréaliste pour le reste du monde.

Les rancunes remontent pourtant loin dans le temps. La Belgique est un pays qui a beaucoup souffert au cours des siècles. Ces terres ont été successivement occupées par la Hollande, l’Autriche, la France et a été colonisé par l’Espagne. Aujourd’hui encore, son identité nationale semble devoir se dissoudre dans son existence européenne. Mais si le mixage culturel échoue pour la Belgique seule, comment pourrait il réussir pour l’Europe dans sa totalité ?

Lorsque la Belgique a été fondée, en 1830, ce devait être une petite royauté dirigée par Léopold 1er, un duc allemand. Son rôle était simple, servir d’état tampon entre les grandes puissances de l’Europe du dix neuvième siècle. Le Français devint alors la langue officielle, celle de l’aristocratie et de la noblesse tandis que les petites gens, Flamands et agriculteurs, parlaient divers dialectes. Près de deux siècles plus tard, les rôles sont inversés. La Flandre s’est enrichie grâce à un libéralisme moderne tandis que la Wallonie stagne économiquement.

Dans l’imaginaire de beaucoup de Belges, le Wallon est devenu un être feignant qui vit sur le dos de la société tandis que le Flamand se tue à la tâche. Si la réalité socio-économique est autrement plus complexe que cette analyse simpliste, le mal est fait et les esprits restent imprégnés de cette image. Il est cependant vrai que de nombreux Wallons ne font pas l’effort d’apprendre la langue de leurs compatriotes. Miss Belgique 2007 s’est ainsi attirée les huées des spectateurs flamands lorsqu’elle n’a réussit qu’à bredouiller quelques mots de néerlandais. La langue n’est plus qu’un prétexte pour laisser s’exprimer les rancunes séculaires.

Les Belges sentent venir cette lutte sécessionniste depuis des années. En décembre 2006, l’émission Strip Tease, connue pour ses provocations, annonçait en direct la scission du pays. Le monde entier y avait alors cru tant la mise en scène était réaliste. Le gouvernement s’était alors fâché de cette mascarade qui entachait l’image du pays. Pourtant, aujourd’hui plus que jamais, ces reportages fictions semblent trouver tout leur sens.

C’est donc une dure épreuve qui s’annonce pour le nouveau gouvernement des Belges. Rapprocher les deux communautés et les amener à cohabiter à nouveau sera difficile. La solution semble se trouver quelque part dans un fédéralisme forcé, toujours préférable à une dislocation du royaume. Car si certains économistes ont évalué le coût d’une telle mesure et l’ont estimé tout à fait réalisable, on ne peut en réalité pas prévoir les conséquences politiques, géopolitiques et économiques qu’aurait un tel évènement sur l’Europe.

J'aime beaucoup tes articles!
j'espere que le calme va se retablir en belgique, parce qu'en habitant dans le nord on entend parler que de ça !!


Sinon, le "canular" qui annoncait la scission du pays, il me semble que c'est au journal de la rtbf et non pas a l'émission strip tease!


Furious.

Les émissions ont bien été diffusées par la RFBF mais réalisées par l'équipe de striptease !

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