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La littérature amputée par le conflit israélo-palestinien

Le Liban, le Maroc, l'Algérie, les imprimeurs palestiniens … Tous ont décidé de boycotter le salon du livre qui commence ce jour à Paris. Le thême de ce salon et invité d'honneur, l'Etat d'Israël qui va fêter cette année ses soixante ans d'existence, a mis le feu au salon. L'hommage rendu par la France via ce salon à Israël est perçu comme une provocation envers tous les peuples arabes. Dans ces pays, les imprimeurs et auteurs sont tombés d'accord sur l'approche qu'ils auraient de cette rencontre : boycott total. Les éditeurs et les auteurs de ces pays ont finalement annulé leur présence au salon.

Le débat est de fait relancé sur l'attitude d'Israël au Moyen-Orient. Shimon Pérès, en visite officielle à Paris, a été reçu avec tous les honneurs par le Président de la République. Il s'exprimait sur ce boycott, qualifiant l'attitude des pays arabes de « stupide ». Pour lui comme pour beaucoup d'intellectuels et d'auteurs, cette attitude est ridicule et montre un vilain mélange entre politique et littérature.

Si l'on se penche sur l'actualité de ces derniers mois en Israël, la grogne est compréhensible. Le petit état s'était engagé lors des conférences d'Annapolis à ne pas poursuivre le mur de Gaza et à ne pas fonder de nouvelles colonies en territoire palestinien. Près de cinq mois après ces promesses, la situation n'a pas évoluée. Les affrontements ont même repris fin février, Israël lançant l'opération « Hot winter » pour riposter contre les supposées attaques du Hamas et du Hezbollah tandis que les Palestiniens ont repris les jets de pierre.

Mais la littérature et la politique sont deux choses distinctes. Il n'est pas raisonnable de boycotter la littérature israélienne sous prétexte que la politique officiel de ce pays est jugée insatisfaisante. Pourtant, le thème du salon, « L'Etat d'Israël », est il réellement apolitique ? Peut on réellement dissocier un aspect culturel d'un pays de ce dernier ? La définition d'Etat inclus les notions de nation et d'identité commune.

L'identité d'Israël pose justement problème. Avraham B. Yehoshua, écrivain israélien, assimilait cette semaine la mort et la guerre à l'identité d'Israël. Pourtant, l'auteur estimait également que ce boycott était lâche. Les relations entre le monde arabe et Israël ne se résoudront pas en se tournant le dos et la littérature, dans l'hypothèse ou elle pourrait desservir la paix et la raison, ne mérite en aucun cas d'être sacrifiée au conflit.

La littérature doit rester un moyen de communiquer et d'échanger. L'auteur marocain Tahar ben Jelloun exprimait son désappointement quand à ce boycott : n'est il pas dommage que "les arabes ne puissent plus lire la poésie israélienne" et que "les Juifs ne puissent plus accéder au romanesque arabe "?