La littérature amputée par le conflit israélo-palestinien
Le débat est de fait relancé sur l'attitude d'Israël au Moyen-Orient. Shimon Pérès, en visite officielle à Paris, a été reçu avec tous les honneurs par le Président de la République. Il s'exprimait sur ce boycott, qualifiant l'attitude des pays arabes de « stupide ». Pour lui comme pour beaucoup d'intellectuels et d'auteurs, cette attitude est ridicule et montre un vilain mélange entre politique et littérature.Si l'on se penche sur l'actualité de ces derniers mois en Israël, la grogne est compréhensible. Le petit état s'était engagé lors des conférences d'Annapolis à ne pas poursuivre le mur de Gaza et à ne pas fonder de nouvelles colonies en territoire palestinien. Près de cinq mois après ces promesses, la situation n'a pas évoluée. Les affrontements ont même repris fin février, Israël lançant l'opération « Hot winter » pour riposter contre les supposées attaques du Hamas et du Hezbollah tandis que les Palestiniens ont repris les jets de pierre.
Mais la littérature et la politique sont deux choses distinctes. Il n'est pas raisonnable de boycotter la littérature israélienne sous prétexte que la politique officiel de ce pays est jugée insatisfaisante. Pourtant, le thème du salon, « L'Etat d'Israël », est il réellement apolitique ? Peut on réellement dissocier un aspect culturel d'un pays de ce dernier ? La définition d'Etat inclus les notions de nation et d'identité commune.
La littérature doit rester un moyen de communiquer et d'échanger. L'auteur marocain Tahar ben Jelloun exprimait son désappointement quand à ce boycott : n'est il pas dommage que "les arabes ne puissent plus lire la poésie israélienne" et que "les Juifs ne puissent plus accéder au romanesque arabe "?