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Le troisième homme ... de paille ?

Depuis les élections présidentielles de 2007, François Bayrou est perçu comme le troisième homme. Son résultat au premier tour a lancé une véritable passion médiatique pour celui qui devait devenir le contrepoids des deux partis vieillots de l'hexagone. Pourtant, petit à petit, la stratégie politique de M. Bayrou et le démarrage difficile du MoDem ont laissé croire qu'il ne s'était agit que d'une passade de Français ne sachant plus pour qui voter.

Pour les municipales, vote utile oblige, les deux partis majeurs ont littéralement dominer la scène électorale. Le MoDem atteint dépasse difficilement les 10% dans une quarantaine de villes et arrondissements. L'engouement des Français s'est perdu dans les manoeuvres qui ont mené à la création de ce tout jeune parti. François Bayrou lui même ainsi que Marielle de Sarnez, son fidèle bras droit, ont peiné à se démarquer dans leurs ville et arrondissement respectifs. Et voilà la presse repartie de plus belle sur le rôle majeur que le MoDem va jouer au second tour de ces élections.

Toute la semaine, politiques et journalistes se sont lancés dans des spéculations quand aux alliances stratégiques que l'UMP et le PS allaient devoir effectuer pour obtenir le soutien du MoDem et s'assurer la victoire. Le problème, c'est que M. Bayrou a déclaré dés la fin du premier tour qu'il n'y aurait pas de mot d'ordre national mais des décisions au cas par cas. Une vraie décision de centriste finalement, tantôt à droite, tantôt à gauche.

Alors du coup sur le terrain, on ne sait plus trop de quel côté le MoDem se range. A Marseille, Jean-Luc Bennahmias, tête de liste centriste, se range du côté de Jean-Noël Guérini, le candidat socialiste. A Metz et à Toulouse, les candidats MoDem ont négocié avec l'UMP. Dans d'autres villes, comme Strasbourg et même Paris, les candidats centristes n'ont pas réussi à trouver leur place. Mme. De Sarnez a été littéralement ignorée par Bertrand Delanoe. M. Bayrou a même refusé certaines alliances, comme si le paysage politique municipal centriste n'était pas assez

Le parti de François Bayrou, malgré un démarrage difficile et le départ de nombreux anciens collaborateurs, semble donc tirer son épingle du jeu. Comme le dit son fondateur, c'est un groupe naissant qui peut se targuer d'avoir su s'imposer au cours de ce scrutin. Les centristes peuvent donc remercier leurs électeurs.

Les électeurs du centre. La grande inconnue des dernières élections. Il semblerait, d'un commun accord, qu'il s'agisse d'électeurs ayant perdu confiance envers les grands partis. Autant de droite que de gauche, désabusés par la politique nationale. Ils ont trouvé en M. Bayrou et son discours l'occasion de manifester leur lassitude. Petit à petit, on chercher à les cerner, à les comprendre, pour pouvoir les récupérer. Pourtant avec ces alliances très opportunistes, le MoDem risque de perdre ses électeurs les plus à droite ou à gauche. Quand aux autres, ils pourraient être encore plus désorientés qu'il ne le sont déjà.

Acquérir un électorat régulier est le grand défi que se fixe le MoDem pour les mois et années à venir. Comment atteindre ce but sans définir une ligne politique plus claire, plus précise ? Les électeurs du MoDem sont devenus de véritables électrons libres, instables et volatiles. Et si le noyau dur des électeurs n'est pas imposant, celui des candidats potentiels à différents postes à responsabilité risque de s'amoindrir aussi. Un élu MoDem intégré à une liste de droite ou de gauche va t il devenir un contrepoids ou se faire assimiler par le parti qui l'accueillera ?

François Bayrou lui même semble ne pas trop savoir sur quel pied danser. Il peine à marier ses idéaux politiques avec les dures réalités stratégiques du système électoral moderne. Entre intégrité et alliances, entre idéalisme et naïveté, le chemin du MoDem reste parsemé d'embuches.