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L'UMP pose un genou mais ne s'effondre pas.

36 villes de plus de 30 000 habitants perdues. Pour les plus grandes cités françaises, celles de plus de 100 000 habitants, au nombre de 37, l'UMP passe de 21 à 12 mairies contrôlées. La perte de terrain est sévère et elle était attendue. Le deuxième tour des municipales 2008 devait sonner le glas de la droite ce dimanche 16 mars. Ce scrutin devait illustrer le retour en force du Parti Socialiste et la régression de tous les autres partis.

Le Front National devait s'effondrer, les Verts devaient être absents, le PCF et la LCR devaient rencontrer des difficultés. Tout ceci a bien eu lieu et tant pis pour le suspense. Le MoDem a été battu et n'a pas sur trouver sa place lors de ces scrutins, comme prévu. La gauche devait littéralement dévorer les élus de droite pour les municipales et les cantonales. Cela aussi a bien eu lieu, revenons donc sur les conséquences que vont avoir ces résultats sur les mois et années à venir.

Dés lundi 17, l'heure était pour les partis vaincus à l'auto critique, selon une thématique abordée par France Inter très tôt le matin. Les élus du centre et de la droite se sont succédés au micro de Nicolas Demorand pour faire le bilan sur ces élections et sur leur échec. Les élus socialistes ont bien entendu savouré leur victoire, mais les vaincus ont ils accepté leur défaite ?

Difficile de reconnaître ce genre d'échecs en politique. Surtout avec l'impact médiatique que cela peut avoir et avec l'importance de la communication. La plupart des élus UMP estiment donc que les Français ont voulu adresser un message au gouvernement : François Fillon y voit un souhait d'accélération des réformes.

Pourtant c'est maintenant que la droite commence à se faire des soucis. En effet, ce regain de pouvoir et de crédibilité de la gauche permet au Parti Socialiste de revenir sur le devant de la scène et de pouvoir de nouveau exprimer ses opinions avec la plus grande légitimité. C'est une nouvelle forme de cohabitation qui est en train de naître. En effet, les élus de gauches viennent d'obtenir un très grand nombre de pouvoirs locaux. François Hollande a exprimé son souhait d'un PS « plus respecté par le gouvernement ». Il estime que les Français ont demandé un moyen de « peser » sur l'Etat.

C'est donc le début d'un nouveau bras de fer entre une droite gouvernementale détentrice de l'autorité nationale et d'une gauche ressuscitée protectrice des pouvoirs locaux. Ce fonctionnement et l'hostilité mal cachée sous des faux semblants de recherche de coopération risquent de ralentir les réformes. Les institutions locales vont en effet tenter de faire barrage aux mesures de la droite en mettant en oeuvre à leur échelle des méthodes de gauche. Reste à savoir si le pays ne va pas être ralenti par ce fonctionnement.

Le temps est donc venu pour de nouveaux défis politiques. François Hollande en tant que président du Parti Socialiste a promis que son parti saurait profiter de cette victoire pour repartir à la conquête de l'électorat national. La droite elle, par la voix de Claude Goasguen, député maire du 16ème arrondissement de Paris, doit réussir à nouer le contact et à mieux appréhender les dynamiques locales et régionales. Les deux principaux partis français pourraient bien se croiser sans vraiment se rencontrer.

Une grande gagnante, qui persévère régulièrement depuis 1959, c'est l'abstention. Selon l'institut TNS-Sofres, son taux a encore augmenté d'un demi point par rapport aux municipales de 2001. Pas de remise en cause ici pour les Français, ils sont de plus en plus nombreux à adopter cette direction. Une réelle autocritique serait peut être la bienvenue finalement, même si encore une fois, en bon communicants, les élus UMP se montrent tout à fait convaincus que l'abstention joue en leur défaveur.