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Berlusconi trouve la solution à la précarité en Europe.

Ces derniers mois, l'Europe toute entière a été secouée par des manifestations, des cris de colères et des mouvements populaires d'une population unie sous une même bannière, une même lutte : la précarité progresse et les gouvernements ne proposent pas de solution pour y remédier. Ce combat est devenu celui de tous les Européens puisqu'il touche les pays aux économies les plus basses comme la Roumanie ou la Grèce et les plus fortes comme l'Allemagne ou la France.

Baisse du pouvoir d'achat, difficultés pour trouver un emploi, fermeture d'usines, précarité du travail pour les étudiants, accès à une première expérience, autonomie des retraités ou encore angoisses des fins de mois, toutes ces questions sont bien connues en France. Elles ont été au coeur des débats présidentiels en 2007, puis au coeur de toutes les discussions politiques depuis. Elles sont le flambeau brandit par l'opposition et la croix que porte le gouvernement. Pourtant, ce poids semble être aussi lourd pour les dirigeants nos voisins.

En Italie, la situation est la même. Le pays peine à réellement se relever depuis la deuxième guerre et l'on y retrouve des des problèmes bien compréhensibles des Français : ici une étudiante diplômée qui ne trouve pas un emploi convenable et enchaîne les « petits boulots », là une retraitée ne pouvant plus payer son loyer car sa retraite n'augmente pas aussi vite que la hausse des prix. Voilà qui rapproche grandement nos cultures.

Pourtant tout n'est pas perdu car Silvio Berlusconi a proposé une solution idéale à la télévision italienne, jeudi 3 avril. Une jeune femme l'interroge, prenant son cas pour exemple, sur la difficulté pour les classes les plus pauvres de construire un avenir. Peinant à vivre convenablement, elle ne voit pas comment elle pourrait élever voir même nourrir un enfant.

El Cavaliere de lui répondre : « En tant que chef de famille, le conseil que je vous donne est de trouver quelqu'un comme le fils de Berlusconi ou qui n'ait pas de problèmes (d'argent). Avec votre sourire vous pouvez vous le permettre » et d'ajouter « le mieux serait de vous trouver un millionnaire ». Des mots qui choquent l'opinion publique qui n'accepte pas le trait d'humour. Pour beaucoup d'Italiens, la farce de l'ancien président ne fait que montrer encore une fois le gouffre qui sépare les gouvernants des vrais soucis populaires.

Ce petit écart de conduite, s'il voulait sûrement servir la recherche d'une charmante atmosphère, soulève pourtant une question juste. Gouvernants et gouvernés vivent ils dans une même société ? Les Italiens grondent comme beaucoup de Français ont pu le faire depuis l'élection du président Sarkozy. Le train de vie qu'affichent certains politiciens est en effet l'illustration de ce décalage. L'un perd des points en portant des montres de luxe et en se reposant sur les navires des plus riches tandis que l'autre se rit du malheur des plus faibles, posant sur la table sa propre fortune. Le comique frise le pathétique.

Malgré tout, la solution du candidat italien n'est elle pas la meilleure ? Candidats puis élus, de gauche ou de droite, se succèdent à la direction des différents pays, proposant ou cherchant des solutions à nos problèmes de société. Insoluble la précarité des européens ? La boutade de Silvio Berlusconi reste finalement la meilleure chance de cette jeune italienne de résoudre ses soucis. Alors que le gouffre se creuse entre les plus aisés et les plus pauvres, il ne semble plus y avoir de moyen d'attraper l'ascenseur social dont la mécanique semble enrayée. A moins d'un coup de chance, d'un coup de foudre, l'horizon reste sombre pour ceux qui ne voient pas briller la lumière des gros billets.