La flamme Olympique brûlera t'elle le Tibet ?

Les Jeux Olympiques de 2008 soulèvent le débat sur de nombreuses barrières aux libertés individuelles entretenues par le gouvernement de Hu Jintao. Tout au long du mois de mars, le Tibet s'est embrasé, illustration concrète des dérives de la politique officielle du pays. Le monde a alors élevé la voix, outré par les souffrances de ce peuple.

Le Dalaï Lama ne réclame pas l'indépendance pour son peuple mais un respect et une tolérance pour la culture et la religion tibétaines. S'il y a eu quelques améliorations ces dernières années avec notamment la réouverture de certains monastères, la police reste dans l'ensemble fortement hostile à la religion. Les moines sont forcés d'apprendre les doctrines communistes aux enfants, au dépend du Bouddhisme Tibétain, considéré comme agonisant aujourd'hui.
Historiquement, le Tibet a toujours été sous la tutelle d'un pays plus vaste. Jusqu'au dix neuvième siècle, les Mongols, puis les Chinois, ont pratiqué une sorte d'accord de principe. Le Tibet est sous tutelle militaire en échange de la protection de sa culture et de sa religion. Le voisin puissant lui apprend des sages tibétains qui pénètrent fortement les valeurs morales de leurs protecteurs avec un Bouddhisme à la symbolique très forte.
C'est sur cette vérité historique que la Chine se base pour réclamer le toit du monde. L'argument est bon mais le protecteur est devenu envahisseur. Au lieu d'apprendre de la culture tibétaine, il tente de l'anéantir. Le Dalaï Lama souhaite que la République Démocratique de Chine prenne enfin ses responsabilités et remplisse son rôle. Le peuple pourtant se lasse petit à petit de la voix du milieu suivie par son leader spirituel. Devant les horreurs perpétrées par la Chine, les Tibétains sont de plus en plus nombreux à gronder. S'ils ne renieront jamais leur guide, ils se soulèveront cependant de plus en plus souvent afin de faire face à leur ennemi.

Ce que les médias expriment beaucoup moins souvent, ce sont les violences envers les Chinois Han qui ont eu lieues au Tibet. Des foules et des groupes de jeunes en colère ont parfois visé ces colons que le gouvernement a déposé là pour assimiler le Tibet par le sang. Si les Tibétains restent un peuple pacifique, ils ne sont pas à l'abri des débordements qu'entraîne l'oppression. Face à la violence, les plus jeunes générations sont souvent prises entre deux états d'esprit : certains adhèrent à l'idéologie officielle, forgés dans les écoles publiques tandis que les autres rêvent de prendre les armes et de défendre ce qu'il reste de leur histoire en l'honneur des victimes des soixante dernières années.
Le Dalaï Lama a du entendre ces cris de détresse et il convient de se demander si une solution sera trouvée. Face à l'absence de communication du gouvernement qui l'assimile à un chef séparatiste et à la perte de patience de son peuple, le Dalaï Lama doit profiter lui aussi de ces Jeux pour faire pression sur Hu Jintao. Ces derniers jours, la communauté internationale a répondu aux appels du chef spirituel tibétain. La France, les Etats Unis, l'Union Européenne dans son ensemble, tous ont demandé aux dirigeants chinois d'accepter de discuter avec le gouvernement tibétain en exil.
